La capture des oiseaux
Avant-propos
La manipulation d'insectes, de batraciens ou de poissons ne suscite guère d'émoi.
Mais quand il s'agit d'oiseaux il en va tout autrement.
L'oiseau provoque dans l'esprit de bien des gens des réactions émotionnelles particulières.
Il convient donc de baguer à bon escient sans nuire à l'oiseau et ne pas hésiter à expliquer le but scientifique de l'activité aux promeneurs curieux ou intrigués.




 


Capturer un oiseau pour le plaisir de lui poser une bague n'a aucun sens, le baguage n'est pas une fin en soi mais un but de recherche scientifique.
Les bagueurs sont des hommes de terrain bénévoles qui recueillent les données scientifiques qui seront dépouillées par les chercheurs. 
Bien évidemment ils se réjouissent de contribuer à la recherche, mais ils éprouvent aussi une grande  satisfaction de capturer un oiseau déjà bagué à l'étranger ou de savoir qu'un oiseau qu'ils ont tenu et relâché a été contrôlé à une grande distance ou après un laps de temps important .
L'assiduité et la continuité dans le choix des espèces capturées est essentielle pour tirer des conclusions comparatives d'une année à l'autre.
Il faut aussi toujours avoir à l'esprit que le baguage est une expérience scientifique menée sur des êtres vivants et que si les oiseaux  ne sont pas relâchés rapidement  et dans des circonstances de vol proches de celles qu'ils connaissaient avant leur capture  l'expérience pourrait être faussée.
Les oiseaux seront donc toujours relâchés sur les lieux de capture.
Tous les pièges qui portent atteintes à l'intégrité de l'oiseau vivant sont prohibés, les moyens de capture sont réglementés par l'I. R. Sc.N.
Il est également interdit d'opérer sur un terrain privé sans le consentement écrit du propriétaire, le contrevenant s'expose  au retrait de son permis .
C'est en période de nidification ou d'hivernage que le baguage présente le plus d'intérêt scientifique pour la corrélation espèce - environnement.

  

   

Evolution des techniques de capture
 

Pourquoi un oiseau se laisse-il prendre dans des filets de 12 ou de 20 m de longueur,  dans des nasses, alors qu'il y a tant de place pour passer à côté?
Pour attirer l'oiseau, le bagueur utilise des leurres soit la nourriture soit le chant de l'espèce, d'autres techniques moins soucieuses du bien-être de l'oiseau ne sont pas admises en recherche scientifique.
 L'usage du filet statique vertical dit filet japonais s'est révélé être un progrès technique  majeur pour la capture en vol des espèces  qui vont d'arbustes en arbustes en quête d'insectes.
La diffusion du chant et des cris d'appel fut une autre révolution pour attirer les oiseaux insectivores.
 Les oiseaux qui se nourrissent au sol sont capturés au filet plat et aujourd'hui, l'utilisation des enregistreurs  a aussi supplanté les appelants en cage utilisés jadis pour la tenderie.
 La migration nocturne était connue mais son ampleur a   sidéré   le    monde   ornithologique      lorsque    les

bagueurs ont pensé à diffuser des chants la nuit et à ouvrir les filets à l'aube sur un site où l'oiseau pouvait trouver de la nourriture.
Dès la première année d'utilisation de ce qui fut appelé la repasse nocturne du chant, les reprises d'oiseaux bagués en Scandinavie ont décuplé et des espèces qui semblaient en déclin se sont avérées prospères.
L'utilisation de la repasse nocturne au printemps favorise la capture de femelles et la diffusion du chant dans le territoire des oiseaux les plus territorialement agressifs permet de capturer les mâles et de donner des indications sur la fidélité au site de nidification. Reprendre un Pouillot véloce Phylloscopus collybita ou une Fauvette babillarde Sylvia curruca en migration de printemps, l'année suivante au même endroit  à un ou deux jours d'intervalle est à peine croyable et  il faut reconnaître que l'horloge biologique des oiseaux et leur système de navigation sont particulièrement développés.

 

Contrairement aux autres chapitres, le nombre de photos est  réduit et ne montre que  des méthodes de capture qu' il est difficile  de  pratiquer en cachette sans autorisation.

 

Le filet plat

 
Le filet plat comprend deux nappes séparées par un espace où l'oiseau peut se nourrir.Un diffuseur enterré émet son chant ou son cri ce qui l'attire de loin.   Le bagueur déclenche le piège à sa convenance.
     
Les deux nappes se relèvent en ménageant un espace fermé qui emprisonne l'oiseau. Il n'est ni confiné dans un espace réduit ni projeté au sol.   Le filet plat de longueur inférieure 6m peut être utilisé en une seule nappe pour les captures spécifiques. La dimension des mailles est adaptée à la taille de l'oiseau.
 

Le filet vertical dit filet japonais

 

Le filet japonais est un filet vertical statique tendu entre deux mats distants de 6,9,12 ou 18 m. Cinq divisions longitudinales se répartissent sur une hauteur de 3,5.m. Contrairement aux filets plats, l'oiseau se capture sans l'intervention du bagueur.
Ce filet, très fin, ne constitue pas un obstacle rigide contre lequel l'oiseau vient buter et risque de se blesser. L'oiseau qui voit le piège trop tard pour  rebrousser   chemin,   heurte  l'une   des    5    bandes 

longitudinales du filet, celle-ci l'accompagne dans son déplacement tout en le freinant. Dès que la vitesse de l'oiseau est suffisamment réduite, la poche reprend sa position verticale et emprisonne délicatement l'oiseau.
Une grandeur de mailles adaptée à la taille de l'espèce recherchée évite les problèmes d'entortillement. Cette technique n'est pas utilisée par temps de pluie.

 

 
 Une ampoule éléctrique est lancée vers le filet.      L'ampoule heurte le filet et l'entraîne dans son mouvement.
 
       Le filet freine l'ampoule qui ne progresse plus.    Totalement arrêtée, l'ampoule descend dans la poche et est capturée sans se briser. 
 
Capture d'un Pinson du nord, Fringilla montifringilla: l'oiseau est calme et ne risque aucune blessure.  

Les filets japonais doivent faire l'objet d'une surveillance appropriée. En milieu isolé, un passage au bout de 15 à 30 minutes est suffisant. 
Le calme sur le site de baguage est indispensable aux captures, l'attente n'est pas préjudiciable à l'oiseau  en temps  normal.
Par forte chaleur ou risque d'averse, le bagueur doit intervenir plus fréquemment. De même, il doit prendre de grandes précautions quand l'endroit peut être visité par des prédateurs.
Les oiseaux capturés sont transportés délicatement  dans des sacs en toile légère à l'écart des filets.
La notation des données se fera calmement en toute sécurité.
Le lâcher de l'oiseau est important, il doit reprendre sa route, et évidemment éviter d'être recapturé immédiatement.
Quand les conditions climatiques et la disponibilité de nourriture sont réunies, l'oiseau reste sur place pour reconstituer ses réserves de graisse et il est courant de reprendre  des oiseaux bagués quelques jours plus tôt.
 

  Les oiseaux sont transportés isolément, réunir une mésange charbonnière et un pouillot serait dramatique.
 

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