
Nous vous donnions rendez-vous à partir du 2 avril au pied de la Cathédral
Saints Michel et Gudule à Bruxelles centre pour y observer, en direct, la
couvaison des œufs et l’envol de quatre petits Faucons pèlerins : un spectacle
exceptionnel que vous êtes nombreux, journalistes et public, à être venu admirer
au point d’observation installé par le Muséum des Sciences naturelles.
L’opération « Faucons pour tous 2009 » se clôture et voici les dernières
nouvelles de la petite famille et les résultats des observations de nos
scientifiques.
Faucons pour tous
2009!
Quatre jeunes Faucons pèlerins ont bien pris leur envol au-dessus de Bruxelles
Les Faucons pèlerins, qui chaque
printemps depuis 2004, s'installent dans la tour nord de la cathédrale des
Saints Michel et Gudule à Bruxelles, ont élevé avec succès cette année quatre
fauconneaux. Les jeunes Pèlerins, une femelle et trois mâles, ont quitté le
nid, les uns après les autres, à partir du 17 mai. Ils volent à présent comme
des as et on peut toujours les observer au-dessus de la cathédrale ou perchés
sur les gargouilles de ce bel édifice. C’est maintenant un total de 19
jeunes Faucons pèlerins qui ont pris leur premier envol depuis l’arrivée, en
2004, dans le centre de Bruxelles, de l’oiseau le plus rapide du monde !
L’autre couple « bruxellois »,
installé depuis 2008 à Watermael-Boitsfort sur l’église Saint Hubert, a élevé
deux jeunes : deux femelles qui commencent à prendre leurs premières leçons de
vol.
L’intérêt du public pour le projet « Faucons pour tous » ne se dément pas. Pour
cette cinquième édition des milliers de visiteurs sont venu observer la
nichée en « live » et en détail via les deux écrans de télévision placés
derrière les vitres du « Point d’observation des Faucons » ; un container
habitable installé au pied de la cathédrale au cours de mois d’avril et de mai.
De nombreuses écoles belges et européennes ont fait le déplacement et des
tour-opérateurs ont inscris dans leur programme une visite de la cathédrale
complétée par la découverte des faucons pèlerins qui y nichent. On peut aussi
mentionner les services d’information touristique de la ville de Bruxelles qui
ont fait cette année une belle publicité au projet et grâce à cette action, des
centaines de touristes du monde entier, attirés par un beau monument gothique,
sont également passés au centre d’observation pour demander des explications sur
le projet. Et puis, il y a les passionnés qui connaissent le projet et qui le
suivent d’année en année.
Résultats des
observations scientifiques de cette année 2009.
Cette
année nos scientifiques se sont attelés à répondre, grâce à leurs observations,
aux questions suivantes : Mais quels sont les menus préférés de nos précieux
faucons, comment se nourrissent-ils et qu’est-ce que leur gastronomie peut nous
apprendre sur la vie cachée des oiseaux migrateurs qui survolent Bruxelles de
nuit ?
Le Faucon pèlerin se nourrit exclusivement d’oiseaux qu’il capture en vol.
Parfois fait-il une petite exception pour croquer une chauve-souris. C’est un
chasseur aérien de haut vol. Il se situe donc au sommet de la chaîne
alimentaire, et, dans les années soixante, avait presque complètement disparu
d’Europe et d’Amérique du Nord, notamment à cause de l’utilisation de pesticides
comme le DDT. Ces pesticides contaminaient les proies des faucons, qui
accumulait progressivement les toxines dans leur propre corps jusqu’à périr
empoisonné. L’interdiction de ces pesticides et une politique ciblée de
protection ont permis son retour.
La biodiversité en
ville est un sujet passionnant. Certains animaux sauvages s’y adaptent fort
bien. C’est le cas de ce couple de Faucons pèlerins
qui utilise les hautes tours en pierre de la cathédrale comme des falaises. De
là haut, les faucons scrutent un domaine de chasse qui s’étend à des kilomètres
à la ronde. De plus, l’endroit est remarquablement calme pour un centre ville.
Pas de dérangement intempestif pour la couveuse et plus tard les poussins !
La chasse nocturne
est une autre adaptation remarquable de ces oiseaux à la ville.
Les Faucons pèlerins sont des rapaces diurnes, mais, depuis quelques années, on
observe, grâce entre autre au système de caméras installé dans le cadre de ce
programme, que les faucons chassent également la nuit. Incroyable mais vrai, ils
bénéficient du halo de lumière créé au-dessus de la ville par l’éclairage
public ! Pour eux, la chasse est ouverte 24h/24. Les proies ainsi capturées de
nuit sont des oiseaux qui passent en migration au-dessus de Bruxelles. La
migration de printemps de plusieurs espèces coïncidant avec la période d’élevage
des jeunes fauconneaux, les faucons trouvent là un bel avantage à nicher en
ville.
Cette année, deux
nouvelles espèces d’oiseaux ont été capturées par les Faucons pèlerins installés
à Sainte Gudule: un Pluvier argenté et un Bécasseau cocorli.
Ces deux petits échassiers, on les appelle limicoles, sont de grands
migrateurs. Ils comptent parmi les oiseaux qui nichent le plus au nord de la
planète, établissant leur nid, dans la toundra, sur les rives de l'Océan
arctique alors qu’ils hivernent en Afrique australe. Ils migrent essentiellement
de nuit. Leur capture montre bien les étonnantes capacités d’adaptation pour la
chasse nocturne des Faucons pèlerins qui nichent au sommet des cathédrales
situées en plein milieu des centres urbains.
Une autre proie
exceptionnelle du faucon pèlerin a été notée cette année à Bruxelles : la
Corneille noire.
Bien que très abondantes, particulièrement en ville, les corneilles n’entrent
normalement pas au menu des faucons. Mais celle-ci s’était probablement
approchée trop près de l’un des fauconneaux...
S’il y a encore
beaucoup à faire sur le terrain de l’étude et de la conservation de la
biodiversité, l’arrivée du Faucon pèlerin en milieu urbain est déjà un grand
succès et le couple installé à la cathédrale fait la fierté de la ville de
Bruxelles. Vous trouverez toutes les nouvelles de la nichée 2009 sur le site web
"Faucons
pour tous" :
http://www.sciencesnaturelles.be/falcoperegrinus
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