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Le projet "Faucon pèlerin" Version
NL
Le Faucon pèlerin (du Latin :
peregrinus « de l'étranger » ; « oiseau de
passage »), très répandu en Europe au Moyen âge, a été ainsi nommé au XIIIème
siècle car on ne trouvait pas son aire de nidification et on pensait alors que
c’était un grand migrateur.
Protégé dans toute l’Union Européenne depuis 1979,
le Faucon pèlerin est un rapace emblématique de la conservation de la Nature.
La
population belge a été exterminée au cours des années 60 (la dernière couvée
datait de 1958). Cette disparition des cieux du Nord de l’Europe a été provoquée
essentiellement par l’utilisation massive de D.D.T. dans l’agriculture. De plus,
comme cet oiseau devenait « rare », les collectionneurs d’oeufs, les fauconniers
et les chasseurs malintentionnés ont fait des ponctions dramatiques dans la
population en déclin.
Ce n’est qu’en 1997, après des dizaines d’années d’absence, que le Faucon
pèlerin est revenu nicher en Belgique. Et, en 2004, un couple
s’est même installé au coeur de Bruxelles et a choisi comme aire l’une des tours
de la Cathédrale des Saints Michel et Gudule.

© Christophe Rousseau. Un des jeunes de la Cathédrale
Mai 2005
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Le Faucon pèlerin: un chasseur remarquable
Leur vol rapide et leur formidable technique de chasse, ont permis aux
Faucons pèlerins de coloniser toute la planète, des toundras arctiques aux
confins des déserts africains, exception faite des territoires glacés de
l’Antarctique et de la Nouvelle-Zélande..
Ce rapace est passé maître dans l’art
du vol plané et du vol en piqué.
Ce faucon est une véritable machine de combat, spécialisée dans la détection
rapide des proies ainsi que dans le choix de la technique de vol idéale et du
moment d’attaque le plus opportun. Quelques battements d’ailes caractéristiques
et énergiques lui suffisent pour atteindre une altitude considérable, nécessaire
à sa technique de chasse. Après avoir poursuivi sa proie, il se laisse tomber
sur elle, ailes plaquées contre le corps, et l’attrape dans ses serres après un
vol en piqué impressionnant. La vitesse de ces attaques peut atteindre jusqu’à
110 km/h en poursuite et 300 km/h en piqué, ce qui fait du Faucon pèlerin
l’animal le plus rapide du monde. Des pointes de 400 km/h ont été enregistrées
lors des parades nuptiales.
La morphologie du Faucon pèlerin est tout à fait remarquable et lui permet de
chasser, en vol, tout type d’oiseau, du plus petit moineau au plus grand canard
: un corps ramassé et aérodynamique, des ailes, larges à la base, longues,
étroites et pointues à l’extrémité, une envergure pouvant dépasser le mètre, une
queue courte, des pattes proportionnellement plus grandes et plus puissantes que
celles d’autres rapaces, des doigts musclés qui se prolongent par des serres
vigoureuses et acérées..
Impact des pesticides
Les poisons et pesticides répandus sur les terrains agricoles, notamment,
sont ingurgités avec la nourriture, dans les petits organismes (rongeurs,
pigeons…). En mangeant des proies empoisonnées, l’animal situé plus haut dans la
chaîne alimentaire assimile de plus grandes concentrations de poison. C’est ce
qu’on appelle la bioaccumulation.
Les Faucons pèlerins, grands prédateurs situés au sommet de leur chaîne
alimentaire, ont ainsi ingurgité de fortes concentrations de poison au cours des
années 50-60. Ce qui a provoqué stérilité, fragilisation des coquilles d’oeufs
et mort des rapaces.
L’interdiction des pesticides dangereux et divers programmes de protection à
travers toute l’Europe ont permis une lente réapparition du Faucon pèlerin. Ces
dernières années, on assiste même à un vrai come-back… mais qui ne serait pas
possible sans l’aide de nombreuses organisations et de bon nombre de bénévoles.
Le projet « Faucons pèlerins »
Le Fonds d'Intervention pour les Rapaces (FIR) a lancé en 1995 un programme
de protection du Faucon pèlerin avec l’aide, notamment, de l’Institut royal des
Sciences naturelles de Belgique. Des nichoirs adaptés ont été installés sur les
édifices élevés, les poteaux à haute tension et les tours de refroidissement des
centrales nucléaires belges. Depuis la naissance du projet, près de 200 jeunes
sont nés dans ces nichoirs ! Aujourd’hui, l’espèce a re-colonisé des sites
naturels, comme à Marche-les-Dames. En 2004, 55 jeunes faucons pèlerins ont pris
leur envol.
Les scientifiques et collaborateurs du Service de bagage de l’Institut royal des
Sciences naturelles de Belgique s’occupent de l’accompagnement scientifique du
projet et plus précisément du bagage ainsi que du comptage des rapaces.
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